Article avant Wimbledon

Publié le par Elsa

Les forces vives du tennis masculin français vont en découdre dès les premiers tours à Wimbledon. Et les survivants pourraient vite se retrouver face à face avec l'Ecossais Murray. Si le "Highlander" n'était pas au rendez-vous, le mot d'ordre tricolore resterait : "Il ne peut en rester qu'un".

WIMBLEDON 2007 - LES FRANÇAIS

Wimbledon morne plaine ? Pas encore. Les courts du prestigieux Grand Chelem devraient cependant vite se transformer en dangereuses falaises pour les Bleus. On les avait laissés épuisés, hagards et déçus dans les tranchées glamour de Roland-Garros, les revoilà fringants et primesautiers au ras des pâquerettes anglaises : les Français révoltés.

Un seul problème : ces mercenaires, pirates et corsaires qui ont senti le vent tourner au coeur des Îles britanniques se retrouvent quasiment tous face-à-face dès les premiers tours de Wimbledon, encadrés par des gros bras nommés Andy Roddick, Ivan Ljubicic et Andy Murray.

Clément-Mahut, on ne pouvait pas faire mieux

En un seul quart de tableau, on retrouve huit joueurs parmi les meilleurs de l'Hexagone sur gazon. La revue des troupes est longue, mais éloquente :

Nicolas Mahut, finaliste au Queen's, Arnaud Clément , demi-finaliste au Queen's et finaliste à Nottingham, Richard Gasquet, double tenant du titre et demi-finaliste à Nottingham, Paul-Henri Mathieu, quart de finaliste à Nottingham et N.3 tricolore, Marc Gicquel, tombeur de David Nalbandian à Hall et N.4, Julien Benneteau, demi-finaliste à 's-Hertogenbosch et N.6, Jo-Wilfried Tsonga, tombeur de Lleyton Hewitt au Queen's et enfin Edouard Roger-Vasselin, issu fièrement des qualifications.

Dans l'ordre, selon un tirage au sort incroyablement joueur, cela donne ceci : le choc du tournoi au premier tour entre Nicolas Mahut et Arnaud Clément. On ne pouvait pas imaginer plus douloureuse revanche. Après une demi-finale vécue devant dix spectateurs au Queen's (programmée loin du central en raison de la pluie), les deux meilleurs joueurs tricolores du moment vont se retrouver dès le premier tour.

Le duel est emblématique de ce que l'on peut faire de mieux en France sur gazon en ce moment mais aussi sur gazon tout court en théorie, avec un grand serveur et un relanceur hors-pair. Un cinq sets ? Dramatiquement probable. Au tour suivant, le pire est à venir puisque le vainqueur sera opposé à Richard Gasquet, le "meilleur d'entre eux" si ce dernier n'est pas une fois de plus trahi par son envie de bien faire.

 

 

 

 

Highlander et les huit Bleus

Le reste est du même tonneau, mais en moins corsé. Jo-Wilfried Tsonga, grand espoir de ce Wimbledon, invité de dernière minute par les organisateurs après une victoire à Surbiton (Challenger, mais avec une victoire sur Ivo Karlovic) et son match contre Hewitt, devra lutter face à Julien Benneteau, qui a retrouvé tout son art du tempo à 's-Hertogenbosch. Là aussi, cela pourrait être long.

Pour les plus optimistes, il y a de bonnes chances qu'il y ait un Français au 3e tour et le deuxième quart de finale de Wimbledon ressemblerait à ça : Mathieu-Mahut ou Gicquel-Tsonga, voire Roddick-Mahut ou Roddick-Gasquet. Les autres imaginent déjà que le "Highlander" Andy Murray, même à 70% de ses moyens, coupera les têtes de série - ou équivalent, françaises qui dépassent. Soit Roddick-Murray. Les plus pessimistes imaginent déjà que le drapeau soit en berne au 3e tour.

En 1978, aucun Français en huitièmes, ni à Roland-Garros, ni à Wimbledon

Au-delà de ce quart de tableau terrifiant, les aventuriers en solitaire n'auront pas la partie facile pour autant. Gaël Monfils, dont le service pourrait faire des ravages sur herbe, devra composer avec l'expérience de Thomas Johansson. Nikolay Davydenko, le très bon serveur Chris Guccione et plus probablement David Nalbandian ou Marcos Baghdatis lui sont promis en cas de réussite.

Il y a deux ans, le nom de Sébastien Grosjean si près de celui de Rafael Nadal aurait fait frémir "Oncle Toni". Cette saison, on attend simplement un retour de flammes du Marseillais, sur une surface qui lui permet d'exprimer tout son talent. Au 2e tour, Robin Soderling et Olivier Rochus seront un test idéal.

Florent Serra joue quant à lui sa carte contre la révélation allemande de l'année, à l'aise sur terre comme sur gazon : Philipp Kohlschreiber, tête de série N.27.

Entre inexpérience, incertitudes, blessures et adversaires de qualité Nicolas Devilder, Fabrice Santoro (perturbé par des "problèmes personnels"), Gilles Simon et Michael Llodra sont déjà cernés et devront se transcender.

Les membres de l'élite du tennis français, habitués à se battre contre eux-mêmes à Paris, vont devoir apprendre à se battre les uns contre les autres à Wimbledon. Une seule issue est envisageable sur le douillet champ de bataille de Federer, Murray et les autres Highlanders du moment : sortir la tête haute.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article